lundi 12 février 2018

Atlas mondial du look et des contre-cultures





Dans Atlas mondial du look et des contre-cultures,  Caroline Cox explore les principaux looks portés sur les cinq continents.


Phénomène à la fois vestimentaire et culturel, le look intrigue depuis un siècle, fascinant les uns, déstabilisant les autres. Dans un ouvrage ambitieux, cette auteure de nombreux best-sellers [Shoes Vintage] - aussi professeur d'histoire de la mode -  nous évoque cette histoire méconnue du look, des Peaky Blinders de Birmingham apparus dans les années 1880 aux Advanced Style, mouvement apparu dans les années 2000 regroupant des femmes âgées aux vêtements audacieux. Si certains looks sont déjà très connus (punk, grunge, gothique, metal ou rockabilly), l’on ignore souvent que ces derniers connaissent encore aujourd'hui de multiples ramifications - les looks sachant particulièrement bien s’exporter et s’adapter à la saveur locale. Ainsi, le punk est fortement présent en Indonésie, marqué par un activisme politique. Les looks se consomment, s’exportent et chaque décennie en apporte une ribambelle. Avec plus de 600 photos emblématiques et ses analyses fines sur le multiculturalisme du look, l’ouvrage analyse autant sa dimension ludique que politique.

Les Young Fogeys lors de la Sasson Academy en 2011, photographiés par Colin Roy

Au-delà de son aspect communautaire, voire certains diraient de « secte » le look met particulièrement en évidence un besoin impérieux chez les jeunes d’attirer l’attention. Ainsi, apparu dans les années 80 au Canada, le Cyber Goth puise à la fois dans les néons et bâtons UV et fluo de la culture rave et dans l’étrangeté du gothique. Survenue aux USA dans les années 90, la communauté Otherkin rallie des personnes s’identifiant aux loups-garous (!). Tout aussi décalé, mais dans un tout autre genre vestimentaire signalons le look Chap apparu à Londres dans les années 90.  Dans leur magazine The Chap, on peut lire leur manifeste qui inclut des commandements pince-sans-rire tels que « Tu dois toujours porter du tweed », « Tu dois toujours ôter ton chapeau » ou encore « Tu ne dois jamais fermer le dernier bouton de ton gilet ». Parmi les looks les plus hilarants que propose ce vaste horizon de looks, citons aussi celui des Decora. D’origine japonaise, il est inspiré par d’innombrables vidéos de chatons, de pandas et de chiots ainsi que par des vedettes occidentales des années 80 comme Cyndi Lauper ou le groupe pop Strawberry Switchbad, dont les membres portent des vêtements enfantins.

Caroline Cox, Atlas mondial du look et des contre-cultures, éditions Pyramyd, 400 pages/plus de 600 photographies, 2017

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